Synode : et maintenant ?

Conseil pastoral du jeudi 9 juin.

dans la continuité de la démarche engagée sur la paroisse, le Conseil Pastoral travaille sur la question de l’accueil et de l’écoute. Comment accueillir sans perdre sa spécificité et son annonce, mais en évitant l’entre-soi ? Comment accueillir la nouveauté au risque d’être bousculé ? Quel discernement opérer pour accompagner, écouter ceux qui ont quelque chose à dire, et répondre à ceux qui cherchent, sans tomber dans l’attitude de « Celui qui sait » ?

Le document de départ du travail sera le retour des contributions qui se sont exprimées sur ce sujet .

L’intégralité des contributions est en téléchargement libre sur le site du synode : https://synodeparis.fr/

 

Homélie de Mgr Georges Pontier – Messe lors du rassemblement de réception des contributions synodales à Saint-Sulpice

Dimanche 22 mai 2022 – Saint-Sulpice (6e)

À l’écoute de l’Esprit Saint.

Le moment que vit l’Église qui est à Paris est riche et porteur d’espérance. Avec l’Église universelle nous vivons ce temps liturgique qui nous conduit à la fête de Pentecôte qui conclura le temps pascal. Pentecôte, fête de la naissance de l’Église par l’effusion de l’Esprit sur les disciples rassemblés au Cénacle et envoi en mission pour témoigner de l’amour infini du Père, vainqueur par la résurrection du Christ. L’Église qui est à Paris accueillera ici-même demain soir son nouvel Archevêque dans une célébration qui la rassemblera et rendra visible la diversité de ses membres : Baptisés laïcs, baptisés consacrés, baptisés ordonnés diacres permanents ou prêtres, avec la participation de nombreux évêques d’Églises de France et d’ailleurs. Et tout cela, au moment où notre Église comme celles du monde entier, à la demande du Pape François, nous sommes entrés dans un chemin synodal appelé à se poursuivre durablement et en profondeur. Quel beau moment nous vivons ! Merci Seigneur !
Nous voulons accueillir et rendre grâce au Seigneur pour ce qui s’est vécu dans notre Église qui est à Paris durant ces semaines et ces mois autour de la démarche synodale. C’est un beau début, prometteur, porteur de joies, rempli d’attentes. Le mot synode, nous le savons bien, signifie : marcher ensemble. Nous l’avons fait et cela nous a remplis de joies. Alors ne nous arrêtons pas !

La première lecture de la liturgie de ce jour, celle des Actes des Apôtres nous montre comment dès le début les tous premiers chrétiens ont eu à s’organiser, à se parler, à prier ensemble, à faire place à l’écoute de l’Esprit Saint, à dépasser leurs visions trop limitées, partielles, enfermantes, fausses, pour trouver la juste attitude, fidèle à la foi dans le salut pour tous accompli par le Christ et fidèle aussi au désir de Dieu de faire de son Église, une Église sacrement du salut pour tous. C’était le début d’une manière synodale de faire Église et d’une manière conciliaire de franchir les étapes de croissance et de vie de la communauté chrétienne. Nous l’avons expérimenté : se mettre ensemble, membres divers de cette communauté, se mettre ensemble à l’écoute de la parole de Dieu, prier, s’écouter, s’exprimer, s’inscrire dans une réflexion plus large que celle de son propre groupe, rejoindre l’Église diocésaine, puis l’Église universelle, voilà bien un chemin qui nous réconforte, nous décentre, nous responsabilise, nous ajuste à l’œuvre que l’Esprit Saint poursuit en ce temps de l’histoire humaine.

Le passage de l’évangile de Jean nous assure de la double fidélité de Dieu, celle d’abord de sa présence permanente dans la vie de son Église par l’envoi du Défenseur, de l’Esprit-Saint ! Quel beau nom, le Défenseur, celui qui défend l’œuvre du Père : Il enseigne et fait se souvenir de tout ce que Christ a enseigné et donné. Il défend cette œuvre contre nos limites personnelles, et il nous défend contre les tentations du Malin, du diviseur, du maitre de l’illusion.

Dans ce passage de l’évangile nous est rappelée l’autre fidélité de Dieu, celle qui est à l’égard de chaque être humain : il veut faire sa demeure en nous, la demeure de Dieu en nous, habiter nos cœurs, nos esprits, nos pensées, nos actes. Demeurer en nous comme une source de vie, une lumière rassurante, une présence d’amour qui réconforte, fortifie, apaise.

« Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. » Les disciples nous ont témoigné de la joie qui habitait le Christ, une joie intérieure, apaisante, forte, celle de celui qui se sait aimé, porté, entouré, attendue par Celui qu’il nomme : Père.

C’est la nôtre, nous qui croyons en Celui qui est le Maître de la vie, Celui qui nous appelle à emprunter le chemin de la vie à sa manière, celle de ceux qui le trouvent dans l’amour de Celui qui est leur Père et dans l’amour de leurs frères humains, aimés du même et unique Dieu.

Fils et frères, Confiants en Dieu et fraternels entre humains, voilà notre boussole pour ne pas nous perdre sur la route de la vie ! Merci, Seigneur !

+Georges Pontier, administrateur apostolique de Paris.