L’Eglise du matin de Pâques

L’Eglise du matin de Pâques, c’est tout d’abord un tout petit groupe de femmes qui, de bon matin, se dirigent vers un sépulcre pour embaumer un cadavre et découvrent soudain, stupéfaites,  qu’elles n’ont plus à chercher parmi les morts  Celui qui est vivant. En toute hâte elles vont annoncer la merveilleuse nouvelle aux apôtres et aux disciples. Vient de naître la joie de croire et de dire que Jésus est ressuscité !

L’Eglise du matin de Pâques, c’est Marie-Madeleine, cette pécheresse pardonnée, qui n’en croit pas ses yeux : le tombeau est vide, qui a bien pu enlever  le corps crucifié de son Seigneur ? Soudain vient quelqu’un : « dis-moi où tu l’as mis », et c’est Jésus lui-même qui lui dit : « Marie ! » Tremblante, stupéfaite elle aussi, elle se retourne et lui dit : « Rabbouni ». Le premier cri de la foi pascale se veut la première profession de la foi chrétienne.

L’Eglise du matin de Pâques, c’est, bien sûr, Pierre et Jean, les premiers croyants du groupe des apôtres. Jean, arrivé le premier au tombeau, laisse entrer Pierre, qui l’a suivi, parce que Jésus l’a choisi pour prendre la tête du groupe des Douze ; entrant à son tour, il voit et il croit.

L’Eglise du matin de Pâques, c’est Marie, la mère du Seigneur, celle qui, le cœur transpercé, a vu son Fils unique rendre l’âme sur la croix et qui maintenant pleure de joie, submergée d’allégresse à cause de Dieu son sauveur.

Frères et sœurs, l’Eglise de ce matin de Pâques, c’est aujourd’hui une joie qui fait de nous des êtres nouveaux à l’image du Christ, car la joie que Dieu a eue de donner son Fils au monde devient la nôtre. Laissons cette joie rejoindre chacun d’entre nous au plus profond de son être, tant elle veut nous étonner, nous bouleverser, nous émerveiller. Croyons au don que le Christ Ressuscité est venu nous donner qui est vraiment à la mesure de ce qu’il est : le Saint-Esprit. Notre vie c’est le Christ, notre vie c’est l’Esprit, la Vie dans l’Amour, la vie dans la Charité.

Dans notre monde qui est malade, tout prend sens dans la Résurrection du Christ, l’événement le plus fantastique, le plus extraordinaire qui soit, c’est Dieu qui a construit le monde, c’est lui qui a dirigé toute l’histoire d’Israël, c’est lui qui dirige l’histoire de l’Eglise, c’est lui qui dirige nos vies. Nous avons à découvrir l’espérance qui est en nous. Le Seigneur est le Dieu de l’espérance. Et dans un monde qui croit pouvoir se passer de Dieu, donc sans espérance, nous devons être des témoins inouïs de la bonté de Dieu, de la tendresse de Dieu, des êtres dans lesquels doit apparaître et transparaître la gloire de Dieu : la grâce du Ressuscité ne nous manquera jamais.

Père Maxime d’Arbaumont