De la grandeur du chrétien
En bon pédagogue, le Seigneur Jésus se révèle par étapes. Dimanche dernier, par la bouche de Pierre, nous l’avons reconnu comme le Christ, c’est-à-dire comme celui que Dieu a choisi (Dieu fait homme) pour accomplir ses promesses. Lesquelles ? Le pardon de nos péchés et le don de l’Esprit Saint, pour nous rétablir dans la communion avec Dieu et nous élever à sa vie. Ce dessein bienveillant remplit notre cœur de joie, d’admiration et de gratitude. Dieu est grand ! Oui, mais ce n’est que le début, parce que le Christ a un petit truc en plus.
Ce dimanche, il nous enseigne à nouveau qu’il doit souffrir, mourir et ressusciter. À l’instar de Pierre et des autres disciples, ce mystère nous effraie et reste difficile à comprendre. Pourtant, il est fondamental pour connaitre le Christ et le suivre. Le Dieu que nous confessons nous sauve en se faisant lui-même le serviteur de tous. Ce n’est pas le génie de la lampe d’Aladdin qui resterait détaché de notre vie. C’est le Dieu de miséricorde, dont le cœur se laisse toucher par notre misère, pour accepter de descendre dans nos profondeurs et nous en relever.
Notre foi proclame un Christ crucifié. Dès lors, la grandeur dans le Royaume de Dieu fait fi des repères de ce monde : richesse, honneur, puissance. Elle se trouve dans l’ouverture à la grâce qui nous fait devenir serviteur, là où le Christ nous envoie comme témoin et relai de son amour. Si nous devons rivaliser, c’est bien dans l’écoute priante du Seigneur, celle qui nous convertit et nous conforme à son image. Régner, c’est Le servir. La grandeur du chrétien s’illustre non pas en méprisant, rabaissant ou écrasant l’autre, mais bien en le faisant grandir.
Parmi les nombreux services, comment ne pas rendre grâce pour les adultes de la paroisse qui accueillent les centaines d’enfants qui leur sont confiés au nom du Christ : au catéchisme, dans le scoutisme, au patronage. Et si votre service aujourd’hui était d’en parler autour de vous pour que d’autres enfants découvrent le trésor de la foi et la joie de la vivre ?
Père Matthieu Jannin